Les inventions que l’on doit au génie chinois
Depuis une dizaine d’années, la Chine efface à grande vitesse deux siècles de retard technologique. Pourtant, la Chine avait tout pour réussir, bien avant et bien mieux que les Européens, dans la course à la révolution industrielle. Une brève présentation de quelques-unes des grandes découvertes chinoises est une leçon de modestie pour toutes les nations du monde qui sont se moquées de l’Empire du milieu. Gutenberg a découvert l’imprimerie en 1453.
Mais les Chinois la connaissaient déjà depuis 1045, de même qu’ils extrayaient le pétrole 2300 ans avant Rockefeller. Dans tous les domaines, la Chine aurait découvert tout avant les Occidentaux, qui se seraient contentés de copier, et d’améliorer, les inventions du Céleste Empire. De la domestication de l’énergie hydraulique à la pompe à godet, du fusil au parachute, nous devons de nombreuses réalisations contemporaines à la Chine, l’Europe ayant apporté son sens de l’amélioration et de l’application.
L’agriculture chinoise avait plusieurs siècles d’avance sur son homologue européenne. La culture en ligne et le sarclage se sont imposés en Europe au XVIIIe siècle. La Chine connaissait déjà cette technique depuis plus de 2200 ans ! De même, dans la Chine du Nord, les premières coopératives agricoles virent le jour dès le XIVe siècle. Dès le VIe siècle avant notre ère, la Chine utilisera la charrue au soc en fer, constamment améliorée et utilisée, notamment depuis la création de fonderie dans chaque province au Ier siècle avant J.-C…
Introduite en Europe par le biais des Néerlandais en 1770, il ne faudra que quelques années aux Européens pour réaliser une charrue encore plus efficace. Si les Chinois savaient inventer, les Européens surent adapter.
La géographie et la connaissance du monde
Dès le IVe siècle avant J.-C., l’astronome Gan De 甘德 traça la première carte du ciel et mis en évidence l’existence des taches solaires. Officiellement, pour l’histoire conventionnelle, Galilée les découvrit en 1610 !
Les Chinois avaient une avance importante en matière d’astronomie. Dès 1472, ils avaient découvert les vents solaires. De même, ils furent les premiers à utiliser l’observation de l’espace selon le système équatorial, et ce, trois siècles avant le danois Tycho Brahé.
L’un des plus grands scientifiques chinois fut sans aucun doute Zhang Heng 张衡. Outre le premier sismographe, il inventa la cartographie quantitative au IIe siècle avant J.-C., utilisant le quadrillage. Il faudra attendre les portulans du XVe siècle pour que l’Europe ait une carte acceptable. Quant à la projection dite « de Mercator », datant de 1568, elle était déjà connue des Chinois, notamment du géographe Su Song qui en réalisa une en 1094. En -210, les Chinois installèrent dans la tombe de l’empereur Qin Shi Huangdi la première carte en relief.
Pour découvrir le monde, les moyens de transports sont primordiaux. La bicyclette est un moyen de locomotion majoritairement utilisé en Chine encore de nos jours. Il n’est donc pas étonnant que la chaîne de vélo ait été inventée en 976 par Zhang Sixun, même si au départ, elle avait été conçue pour une horloge mécanique. Pour monter à cheval sur de longues distances, l’étrier est crucial : les Chinois l’inventèrent au IIIe siècle, l’invention étant reprise par les Byzantins en 580, puis par les Vikings.
De même, pour s’orienter en mer, quoi de plus important que la boussole ? Les Chinois l’avaient inventé dès le IIe siècle, mais les leurs indiquaient le sud. La marine chinoise était également extrêmement avancée : le gouvernail à fenêtre, connu dès le Ier siècle en Chine, ne sera adopté en Europe qu’en 1901 ! Les compartiments étanches, nés de l’observation de la structure du bambou, naquirent au IIe siècle. Il faudra attendre le voyage en Chine de Samuel Bentham pour que la Grande-Bretagne se décide à adopter ce système en 1795.
L’infrastructure est également indispensable. Les Chinois construisirent des canaux gigantesques, comme le Grand Canal dont la réalisation demanda plusieurs siècles : 1800 kilomètres, soit le tiers de la totalité des voies navigables de la France !
L’imprimerie était également connue des Chinois dès le VIIIe siècle, le premier livre imprimé étant la Sutra du Diamant en 868. La première encyclopédie nécessita 22 ans de travail à Feng Dao et fut imprimée dès 953. Il existe encore 400 000 exemplaires recensés d’un traité bouddhiste du Xe siècle. Elle arriva en Europe par le biais de l’envahisseur mongol au XIIIe siècle, et Gutenberg n’eut plus qu’à améliorer l’invention. Autre invention typiquement chinoise : le billet de banque. Créé en 812 pour la perception des taxes, il était garanti par un dépôt d’argent, puis, sous l’occupation mongole, de ballots de soie…
De nombreux objets usuels sont d’origine chinoise : la laque (inventée au XIIIe siècle avant J.-C., grâce à un arbre, le Rhus vernicifera, qui n’existe qu’en Chine) ; le papier (inventé au IIe siècle avant J.-C. à partir de chanvre, puis de mûrier) et son dérivé le papier hygiénique (735 000 feuilles de 90 x 60 cm produites en l’an 1393, rapporte le bureau des Fournitures impériales) ; la brouette (apparue au Ier siècle avant J.-C. en Chine, au XIIIe siècle en Europe) ; le pied à coulisse (Ier siècle avant J.-C. en Chine, par Léonard de Vinci en Europe) ; la porcelaine (IIIe siècle en Chine) ; le parapluie (IVe siècle) ; les allumettes (577, lors du siège de la capitale du Qi du nord, mais améliorées par les Européens Sauria et Kammerer en 1830) ; le jeu d’échecs (VIe siècle) ...
Pour en savoir plus
Le génie scientifique de la Chine (en pdf)
Histoire de la pensée chinoise, Anne Cheng, le Seuil
Le Monde chinois, Jacques Gernet